JPH:Venant du fond de la salle, en fin de soirée, Henri Leproux est venu au micro et il a dit :"pas besoin de chercher les gagnants ce soir , ce sont Les Gypsys !" Nous étions aux anges, cette soirée est ancrée, je pense, au plus profond de nous quatre.
Il faut bien comprendre qu’à cette époque le Golf Drout était, comme l’indique le titre du livre d’Henri Leproux, « le temple du rock ». Une victoire sur cette scène mythique donnait une crédibilité certaine ! A l’inverse un "bide" était une très mauvaise publicité…
JPH:Si vous preniez un bide, il valait mieux changer de métier tout de suite ! Souvent dans ce cas, les spectateurs envoyaient des pièces de dix centimes... Une épreuve terrible pour les groupes ! Le public étant fait en grande partie de musiciens et de connaisseurs de rock.
En octobre 1966 , le groupe décide de devenir professionnel.
JPH : Nous prenons la décision de nous consacrer 24 heures sur 24 à la musique et d’en faire notre gagne-pain. Cette décision est d’une extrême importance pour les Gypsys , et changera tout. Jacky et moi sommes encore mineurs, 20 ans chacun puisque la majorité à cette époque était à 21 ans. Nos deux familles prennent l’engagement de nous soutenir et de nous aider financièrement, dans la mesure de leurs moyens (nous n’étions que des prolétaires…)
Cela permettra à Jacky de s’acheter la Telecaster dont il revait et moi mon ampli Bassman Fender.
Nous avons à ce moment compris qu’il ne suffirait pas de faire de l’"à peu près", du "pas trop mal". Nous savions qu’il existait plein d’excellents groupes sur la place de Paris et un peu partout en france, meilleurs que nous, avec plus d’expérience.